octobre 28, 2021

Un film sur le pilote Wilfrid « Wop » May reçoit le Prix du jury

Laura McLean

Jesse Gervais incarne le pilote Wilfrid « Wop » May dans le film Blind Ambition: The Story of Wop May. (Photo fournie par Tom Robinson)

— Par Scott McLean, journaliste à l’Initiative de journalisme local, Fort McMurray Today

Le film « Blind Ambition: The Story of Wop May » honoré meilleur court métrage documentaire (Alberta) au Festival international du film d’Edmonton (EIFF).

Ce nouveau film raconte la vie d’un des pilotes les plus célèbres du Canada. Wilfrid « Wop » May a survécu à un combat aérien avec le célèbre Baron rouge pendant la Première Guerre mondiale, et il a transporté des médicaments dans des communautés du Nord canadien. De 1929 à 1935, il a dirigé la compagnie Commercial Airways depuis Fort McMurray.

À l’origine, le projet était de réaliser un court métrage d’animation image par image, mais une conversation entre les coréalisateurs Frederick Kroetsch et le Musée de l’aviation de l’Alberta a fait éclore l’idée du film.

Le coréalisateur (avec M. Kroetsch), Tom Robinson, a déclaré que le fait que M. May ait effectué une quantité importante de vols après un accident l’ayant rendu aveugle d’un œil s’avérait l’un des éléments clés de son histoire. En effet, un éclat d’acier avait percuté son œil alors qu’il travaillait sur un tour à Dayton en Ohio (après la Première Guerre mondiale).

« Nous ne voulions pas voir son histoire tomber dans l’oubli. Nous avons donc décidé de la faire revivre », a commenté M. Robinson. « C’était non seulement un héros, mais aussi un individu qui a dû faire des sacrifices. Il n’a pas pu passer autant de temps à la maison qu’il l’aurait souhaité. Une partie de notre message est qu’il s’agit d’un homme extraordinaire qui a accompli des choses extraordinaires pour le Canada et le monde, mais non sans en payer le prix. »

M. May a également transporté le premier envoi postal aérien en Arctique, formé le premier aéroclub canadien et le groupe de parasauvetage de l’Aviation royale canadienne. En 1932, il a fait l’actualité internationale en participant à la chasse à l’homme du « Mad Trapper » : Albert Johnson, un « trappeur fou » qui avait tiré sur un policier et en avait tué un autre. Cet événement a constitué la première chasse à l’homme de la police par voie aérienne.

Le village patrimonial de Fort McMurray comporte une cabane dédiée à Wop May. L’archiviste Kailey Gordon a exprimé qu’il avait joué un rôle déterminant dans les débuts de l’aviation de la région.

« C’était un gars incroyable », s’est exclamé M. Gordon. « Il vivait dans une cabane sur Franklin Avenue. Nous possédons une photo de l’un de ses avions, une vidéo de sept minutes sur lui et l’hélice d’un de ses avions. »

Le fils de M. May, Denny, a joué un rôle déterminant dans le projet, mais est malheureusement décédé juste avant la première, laquelle a eu lieu la fin de semaine dernière à l’EIFF. M. Robinson a indiqué que Denny était un conteur incroyable, et que le projet n’existerait pas sans sa contribution.

« Denny a été si généreux de son temps », a rapporté M. Robinson. « C’était un homme tellement gentil et attentionné. C’était formidable de l’écouter parce qu’il était un conteur né. Cela se ressent dans le film. C’est tellement déchirant ! Dire que je lui avais parlé la veille de la première ! »

Le film a été tourné sur place dans la région d’Edmonton, et il comprend des reconstitutions tournées sur de la pellicule 35 mm, ainsi qu’une trame sonore originale réalisée par un orchestre de 50 musiciens.

Blind Ambition peut être visionné sur le site Internet de l’EIFF jusqu’à la fin du mois. Il est prévu que le film fasse partie de l’exposition de Wop May au Musée de l’aviation de l’Alberta.

« Il a vraiment apporté au monde l’idée que l’aviation pouvait servir comme entreprise commerciale », a conclu M. Robinson. « C’était un type qui disait toujours oui. Si les gens avaient besoin d’aide, il était présent pour eux. »