décembre 2, 2021
Changements dans le paysage à l’aéroport de Whitecourt
Jon Robinson
La zone à l’intérieur et à l’extérieur de la clôture ceinturant l’aéroport de Whitecourt est en cours de réaménagement. Les arbres dans cette zone ont été abattus par ordonnance de la cour et, tout récemment, le conseil du comté de Woodlands a voté pour autoriser le déboisement de la bordure adjacente à la piste. (Photo : Serena Lapointe)
― Par Serena Lapointe, journaliste à l’Initiative de journalisme local, Whitecourt Press
À la suite d’une ordonnance de la cour, le comté de Woodlands doit enlever tous les arbres qui se trouvent à l’intérieur de la zone délimitée par la clôture de l’aéroport.
Comme du personnel est actuellement affairé à la tâche de déboisement, les passants peuvent y voir de gros monticules de débris. En outre, pour empêcher le reboisement naturel, l’administration a proposé de défricher la terre et de l’ensemencer de culture fourragère. Comme cette mesure nécessite un déboursé, l’administration a proposé une idée pour l’atténuer. Lors d’une récente réunion du conseil du comté de Woodlands, le directeur des infrastructures, André Bachand, a souligné l’intérêt de couper une zone de forêt du comté de Woodlands en dehors des terres de l’aéroport.
« L’estimation conservatrice des revenus issus de tels travaux s’élèverait à 100 000 $. Quant aux dépenses, nous estimons les coûts pour défricher le terrain à 650 $/acre (pour un total d’environ 85 000 $). Les coûts pour brûler les tas de branches, les souches et les débris végétaux devraient quant à eux mobiliser 40 000 $. Nous sommes en attente d’un devis pour déchiqueter les débris et en faire des copeaux, afin que les résidus puissent être valorisés. Nous n’avons pas les chiffres pour le moment. »
Le conseiller Alan Deane a demandé pourquoi 40 000 $ devraient être dépensés pour brûler des tas de branches. « Je vous crois, mais qu’est-ce qui justifie ces coûts? » M. Bachand a expliqué que de l’équipement doit être dépêché sur les lieux au moment des feux. « Des excavatrices sont requises pour déplacer et rempiler les matériaux. On dénombre environ 120 piles, ça fait beaucoup de matériel à brûler. » Il a ensuite ajouté que s’ils ne se donnaient pas la peine de défricher, des arbres repousseraient bientôt et tout serait à recommencer. Pour se conformer à l’ordonnance de la cour, des mesures doivent être prises pour empêcher le reboisement naturel.
Le conseiller Jeremy Wilhelm a demandé comment ils sont arrivés au chiffre de 100 000 $ pour les revenus générés par l’activité de déboisement. « L’estimation est issue de la quantité de bois sur place multipliée par son prix sur le marché. En fait, les revenus réels dépasseront probablement ce montant. Nous avons voulu être prudents avec ce nombre. Lorsque nous lançons un appel d’offres, nous demandons un prix par tonne pour les différentes espèces d’arbres. Le meilleur soumissionnaire obtient le contrat », a répondu M. Bachand.
Le maire John Burrows a demandé si des conversations avaient eu lieu avec les Trailblazers de Whitecourt quant à l’impact de ce défrichement à l’extérieur de la clôture de l’aéroport sur leur réseau de sentiers. M. Bachand a indiqué qu’il ne leur avait pas parlé, mais qu’il n’était pas sûr si un tel réseau de sentiers existait dans cette zone. Le maire Burrows a confirmé qu’il y en avait bel et bien un.
Le conseiller Deane a confirmé cette affirmation. « Oui, de tels sentiers existent. La plupart des sentiers longent ce que j’appellerais la clôture de la frontière nord, puis contournent le lot pour poursuivre leur route. Je ne pense pas que les travaux vont les préoccuper, mais communiquer avec eux se révélerait assurément une pratique de bon voisinage. »
Il a ensuite demandé pourquoi ces sections précises avaient été choisies pour le déboisement, et pourquoi la configuration était en dents de scie. « Quand je regarde la carte, je constate qu’il y a d’autres zones boisées. Je suis sûr qu’il y a une bonne raison, mais je suis juste curieux », a commenté le conseiller Deane. M. Bachand a fait valoir qu’une grande partie de la démarcation suivait la ligne de la propriété, mais que l’emplacement de la crête avait aussi été un critère de sélection. « Bien que nous soyons autorisés à tout déboiser, nous avons pensé qu’il serait préférable, d’un point de vie environnemental, de conserver une zone boisée en bordure de la crête. »
Le conseiller Wilhelm a demandé si un déboisement adjacent à l’aéroport aurait une influence sur la protection naturelle contre le vent dans la zone de l’aéroport. « Est-ce que cela aurait un impact négatif ? » M. Bachand a signalé avoir eu des discussions à ce propos avec Nav Canada. « Ils ont demandé que nous procédions à ce déboisement dans les années passées à des fins de visibilité. Il est possible que la piste reçoive plus de vent ou de poudrerie, mais nous sommes en mesure de gérer cela. » M. Bachand a précisé que dans environ cinq ans, la repousse végétative dans la zone se trouvant à l’extérieur de la clôture, près de la piste, atténuerait un peu le vent.
« Mais ils ne pensent pas que cela aura un effet négatif sur les manœuvres d’atterrissage ou de décollage », a interrogé M. Wilhelm. À cette question, M. Bachand a répondu qu’il n’avait pas été question de l’impact sur les aéronefs. Le maire Burrows, en tant que pilote, s’interrogeait sur la nécessité d’avoir cette discussion. « Je recommanderais que cette question soit abordée. Nous pouvons, soit reporter ce point jusqu’à ce que nous ayons eu cette conversation, soit voter contre. Les sections déboisées en bordure de l’autoroute 32 subissent l’effet du vent au point de la transformer en véritable patinoire par moments. Je ne voudrais pas que notre aéroport soit déserté parce que nous avons coupé des arbres. »
Le conseiller Bruce Prestidge n’était pas d’avis que le problème pourrait prendre cette ampleur. « Je ne crois pas que la coupe des arbres influencera autant les conditions. L’aéroport d’Edmonton ne compte pas un seul arbre à des kilomètres à la ronde. Si c’est correct de couper tous les arbres d’un côté, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas les couper de l’autre côté. »
Le conseiller Deane partageait cet avis. « C’est la même situation pour Regina ou Medicine Hat, deux endroits très venteux. Cela dit, je précise que je ne suis pas pilote et que je n’ai jamais fait atterrir d’avion. Je ne peux donc pas parler sur une base d’expérience. »
Le Conseil a voté pour demander à l’administration de lancer un appel d’offres pour le déboisement des terrains de l’aéroport, et de figurer les revenus et dépenses dans le budget d’exploitation 2022.