février 17, 2022
Rapport du BST sur l’écrasement d’un hélicoptère près de Nipigon en Ontario
Jon Robinson
Le 8 février, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié son rapport d’enquête (A21C0052) sur une perte de maîtrise et collision avec le relief le 7 juin 2021.
Le BST a mené une enquête factuelle de portée limitée sur cet accident non mortel mettant en cause un hélicoptère Bell 214ST (immatriculé C-GDYZ) exploité par Hélicoptère Transport Services Canada inc. (HTSC) comptant uniquement le pilote à son bord. Le rapport publié par le BST fait état de la conclusion de sécurité suivante : « Comme le démontre cet événement, la mise en service d’une bague de retenue qui n’est pas complètement logée peut mener à la défaillance de la chaîne dynamique du rotor de queue et à la perte subséquente de poussée du rotor de queue ». Le rapport complet du BST faisant état de ses conclusions en matière d’entretien de l’aéronef se trouve sur sa page d’enquête.
Dans son récit de l’accident, le BST relate que le pilote expérimenté – cumulant environ 8400 heures de vol, dont environ 1940 h sur le Bell 214ST – a subi des blessures graves, mais a survécu à l’accident, lequel a eu lieu vers 19 h 30 (HNE) alors qu’il retournait à la base après une mission aérienne de lutte contre les incendies à environ 50 km de Nipigon.
Le BST explique que l’aéronef transportait un réservoir héliporté rétractable de 550 gallons au bout d’une élingue de 150 pieds. Le pilote avait effectué environ 45 largages avant d’informer le chef de lutte qui se trouvait à bord de l’aéronef de pointage et d’observation que le niveau de carburant de son hélicoptère était bas et que sa journée de travail s’achevait.
Au cours du voyage de retour à la caserne de pompiers de Nipigon, à environ 1600 pi au-dessus du sol (3000 pieds au-dessus du niveau de la mer), le BST explique que l’hélicoptère se déplaçait à une vitesse de 70 à 74 kn selon une assiette en piqué d’environ 7° – en raison du réservoir héliporté vide – lorsque le pilote a été alerté par une vibration dans les pédales du rotor de queue et par un grincement. Dans son rapport, le BST indique que quelques instants plus tard, les voyants d’alarme « 42° BOX OIL PRESS » et « 90° BOX OIL PRESS » pour les deux boîtes de transmission du rotor de queue se sont allumés et un bruit audible de survitesse du moteur s’est fait entendre. Toujours selon le rapport, l’hélicoptère a effectué un mouvement de lacet vers la droite et a commencé à piquer du nez.
Le rapport du BST précise que le pilote a abaissé le collectif et a déplacé le manche cyclique vers l’arrière afin de contrer la tendance à piquer, d’augmenter le régime du rotor principal et d’amorcer une autorotation. Lorsque l’hélicoptère s’est mis à tournoyer, le BST mentionne que le pilote a libéré la longue élingue et le réservoir héliporté en donnant un coup de pied à la pédale de largage manuel de la cargaison.
Le pilote a transmis un appel de détresse (Mayday) sur la fréquence en route (126,7 MHz) et a informé les autres aéronefs luttant contre le même incendie qu’il avait perdu la maîtrise du rotor de queue. Aux dires du BST, pendant que l’hélicoptère descendait à une vitesse d’environ 1000 à 1500 pi/min, le pilote a tenté à trois reprises d’utiliser la puissance du moteur pour se rendre à un endroit convenable pour l’atterrissage près d’un petit lac.
Le BST déclare que le pilote est parvenu à reprendre une certaine maîtrise du mouvement de lacet inverse grâce à l’effet de l’écoulement de l’air sur le stabilisateur vertical. Au moment où l’hélicoptère descendait sous la cime des arbres, il a tiré sur le collectif pour amortir l’atterrissage, après quoi l’alarme sonore de bas régime rotor s’est déclenchée. L’hélicoptère a ensuite atterri sur son patin de gauche à une vitesse avant quasiment nulle, relate le BST dans son rapport. La radiobalise de repérage d’urgence s’est activée automatiquement et il n’y a pas eu d’incendie. L’hélicoptère a été lourdement endommagé.
Le BST relate que le pilote a coupé les moteurs, mis hors tension les circuits électriques et est parvenu à sortir de l’appareil par la porte droite du poste de pilotage. Il a été secouru quelques minutes plus tard par un autre hélicoptère transportant des pompiers qui a répondu à l’appel de détresse. Il a ensuite été transporté directement dans un hôpital de Thunder Bay en Ontario.
(Photo : TSB)