avril 21, 2022

Vers la normalisation à l’aéroport Chibougamau-Chapais

Jon Robinson

« Pour Monsieur et Madame Tout-le-monde, ce n’est pas significatif, mais pour les travailleurs et les centres de santé, c’est un enjeu très important », commente la mairesse de Chapais, Isabelle Lessard. (Photo : Guy Tremblay)

― Par Denis Lord, Initiative de journalisme local, La Sentinelle

Selon les sources, l’usage des pistes de l’aéroport Chibougamau-Chapais devrait reprendre entre 18 h et 6 h d’ici quelques semaines, après son interruption depuis le 12 mars. La direction des communications du ministère des Transports a confirmé à La Sentinelle qu’un manque de personnel a obligé la fermeture quotidienne de l’aéroport pendant 12 heures depuis le 12 mars. Le manque de main-d’œuvre aurait toutefois commencé à se faire sentir en décembre 2021. Lors de la fermeture, le ministère avait stipulé que l’embauche d’un préposé et d’un gérant était requise pour que les pistes soient de nouveau ouvertes 24 heures par jour.

Le ministère assure avoir multiplié les démarches afin de pourvoir les postes vacants. Un contrat de service aurait été octroyé à la firme Aéropro – qui gère des aéroports et forme du personnel – afin de retenir les services d’employés spécialisés.

« Considérant que le premier contrat s’est terminé le 27 mars 2022 et que la situation perdurait, le ministère aurait octroyé un second contrat – à la firme Octant Aviation cette fois-ci – conformément aux règles contractuelles du ministère », a écrit à La Sentinelle une porte-parole de la direction des communications.

Le poste de préposé est toujours affiché sur le site du gouvernement, mais un préposé et un gérant seraient en formation pour Chibougamau-Chapais. L’horaire normal reprendra lorsque celle-ci sera terminée. En date du 29 mars, la porte-parole du ministère des Transports évaluait qu’il faudrait un mois pour qu’elle soit complétée.

En 2021-2022, le Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James (CRSSSBJ) a utilisé 271 fois l’avion pour transférer des patients. L’organisme n’a pas de statistiques sur le nombre de vols qui ont eu lieu entre 18 h et 6 h pendant cette période. De manière générale, les équipes cliniques essayaient d’éviter le transfert de nuit. Actuellement, pour pallier la situation, le CRSSSBJ privilégie l’hélicoptère. Le nombre précis de vols en hélicoptère depuis la fermeture partielle de l’aéroport n’est pas disponible, mais il serait très faible. L’impact ne serait pas majeur jusqu’à présent.

« Pour monsieur et madame Tout-le-Monde, ce n’est pas représentatif, mais pour les travailleurs et les centres de santé, c’est un enjeu très important », a commenté la mairesse de Chapais, Isabelle Lessard. « Il y a de l’inquiétude dans le milieu des affaires. On comprend qu’il y a des problèmes de main-d’œuvre partout, mais c’est désolant. Ça [l’aéroport] reste un service important, voire prioritaire. On veut que ce service soit maintenu. »

La mairesse de Chapais et sa collègue de Chibougamau, Manon Cyr, ont échangé à propos de la situation le 22 mars dernier avec le député d’Ungava, Denis Lamothe, et le ministre des Transports, François Bonnardel. « Ils nous ont affirmé qu’ils travaillaient là-dessus et étaient conscients des impacts que ça avait », a indiqué Mme Lessard. Une réouverture était prévue pour le 11 avril au moment de l’échange.