juillet 21, 2022
Un groupe de citoyens dénonce le bruit des aéronefs de l’aéroport de Grimsby
Jon Robinson
Max Smith, posant ici devant l’aéroport régional de Grimsby, qualifie le bruit des aéronefs survolant sa maison de véritable « torture ». (Photo : Chris Pickles)
― Par Chris Pickles, journaliste à l’Initiative de journalisme local, Grimsby Lincoln News
La hausse marquée des activités de l’aéroport de Grimsby depuis août 2020 bouleverse la vie des résidents du secteur, qui se disent « otages dans leur propre maison ».
« En l’espace d’une nuit, notre vie a complètement changé », se souvient Max Smith. « En quelques minutes, en fait », ajoute son épouse Linda. Aujourd’hui, la famille Smith et plusieurs autres résidents des alentours de l’aéroport demandent aux politiciens de restreindre les activités du terrain d’aviation pour qu’ils puissent retrouver un peu de tranquillité.
Greg Middleton, qui réside à environ 2 kilomètres de l’aéroport, estime que l’aéroport accueillait environ 10 décollages par semaine avant août 2020. Depuis, il affirme que, certains jours, des avions passent aux 4 à 5 minutes pendant plusieurs heures, parfois à peine 25 mètres au-dessus des maisons.
Max et Linda Smith, qui habitent avec leur fille à moins de 500 mètres du bout de la piste, abondent dans le même sens. Ils affirment que des avions volent à 15 mètres au-dessus de leur maison, faisant vibrer les comptoirs et trembler la maison au passage. Lorsque la fréquence de passage des avions a augmenté, la famille s’est sentie de plus en plus incommodée par le bruit. « Pendant 3 semaines, je ne pouvais plus dormir », explique M. Smith. « J’étais en train de devenir fou ». Au bout d’un certain temps, M. Smith était tellement affecté qu’il a dû consulter un médecin pour traiter un trouble d’anxiété. Depuis, le couple a pris l’habitude de porter des protections auditives à la maison, mais ce n’est pas suffisant et M. Smith est forcé de se réfugier au sous-sol. « Nous sommes pris en otage dans notre propre maison », se plaint-il. « C’est de la torture ».
Gary Plummer, directeur de l’aéroport de Grimsby, a défendu les procédures respectées par l’aéroport et affirme collaborer avec les citoyens pour répondre à leurs inquiétudes. « Nous voulons agir en bons voisins », explique-t-il. « Nous n’avons absolument jamais eu l’intention de nuire à qui que ce soit. » Il estime que, selon la direction du vent, les avions devraient se trouver à une altitude de 200 à 300 pieds lorsqu’ils survolent la rue où habite la famille Smith, si ce n’est pas plus haut. L’aéroport de Grimsby a d’ailleurs modifié ses règlements l’hiver dernier pour interdire aux pilotes d’utiliser la piste sans autorisation préalable. Les pilotes ont également été invités à utiliser d’autres aéroports lorsqu’ils souhaitent voler la nuit.
M. Plummer invite les résidents incommodés par le bruit à communiquer directement avec lui pour aborder le problème, mais il précise qu’il ne tolèrera pas les abus verbaux de la part de citoyens agressifs. Il ajoute que s’ils voulaient éviter à tout prix le bruit des activités aéroportuaires, les résidents mécontents n’auraient pas dû emménager près de l’aéroport, qui est là depuis près de 50 ans. « Il faut faire des recherches avant d’acheter une maison », dit M. Plummer.
Mais le bruit est devenu tellement problématique pour les résidents que 43 d’entre eux ont rejoint un groupe citoyen formé par M. Middleton afin de demander aux politiciens de modifier les règlements pour réduire le bruit des activités de l’aéroport. Le groupe souhaite que l’on force les aéroports privés comme celui de Grimsby à s’assurer que les aéronefs respectent une distance de 300 mètres au-dessus de toute résidence lors des phases de décollage et d’atterrissage. Si cette solution est impossible, les citoyens demandent d’explorer d’autres avenues pour restreindre le nombre d’avions utilisant la piste. Le groupe a déjà envoyé une lettre pour demander au député fédéral Dean Allison d’intervenir dans le dossier et il affirme que les documents ont été transférés au ministère des Transports il y a quelques semaines.
Heureusement, le trafic aérien s’est calmé depuis quelque temps, en raison notamment de la hausse du prix du carburant et de la vente de l’école de pilotage établie à l’aéroport. Mais M. Middleton et la famille Smith restent aux aguets. « Nous allons maintenir la pression », promet M. Middleton.