septembre 8, 2022

Deux aviatrices des Premières Nations reçoivent leurs ailes

Jon Robinson

Étudiantes diplômées enveloppées d’une couverture. À gauche, Chasity Cairns couvre Megan Lessard; et à droite, David Restoule couvre Cheryden Moberly. Les couvertures portent des images de bison, ce qui représente l’éducation pour les peuples autochtones. (Photo : Samantha Johnson)

― Par Samantha Johnson, journaliste à l’Initiative de journalisme local, Medicine Hat News

Megan Lessard (19 ans) et Cheryden Moberly (21 ans) ont déjoué les pronostics le 2 août dernier en recevant leur première paire d’ailes de Super T Aviation.

Megan confie avoir eu des papillons dans le ventre d’excitation. Elle entrevoit la suite avec enthousiasme. Pour sa part, Cheryden se sent au début d’une aventure pleine de promesses.

Terri Super de Super T Aviation a expliqué que les deux diplômées viennent de l’Institut technique des Premières Nations (FNTI). Les deux étudiantes sont arrivées à Medicine Hat après que le hangar et les 13 avions d’entraînement du FNTI aient été détruits dans un incendie en février 2022.

Le député Drew Barnes a déclaré : « Chapeau à Super T et à toutes les personnes qui travaillent dans le domaine de l’aviation. Je dirai aux deux diplômées que, sur un plan personnel, je vous envie : vous avez le privilège de voir le monde à 10 000 ou 30 000 pieds ».

David Restoule, spécialiste des étudiants autochtones; et Chasity Cairns, gestionnaire de l’engagement autochtone et du soutien aux étudiants – tous deux du Medicine Hat College – se sont occupés de la partie culturelle de la cérémonie et de la remise des cadeaux. Ils se sont entendus pour affirmer à quel point ils étaient honorés de faire partie de la cérémonie, et combien ils étaient fiers des diplômées.

Des cadeaux ont été offerts aux diplômés : une ceinture à Megan et une trousse médicale à Cheryden. Les deux femmes ont ensuite été enveloppées d’une couverture. Identiques, les deux couvertures arboraient des images de bison. Chez les Autochtones, l’éducation est représentée par le bison, a expliqué Mme Cairns. « Sans éducation, nous ne pouvons pas subvenir à nos besoins essentiels. Le bison représente l’éducation et les réalisations. Dans notre culture, nous enveloppons les gens lorsqu’ils ont accompli quelque chose ou pour un rite de passage. »

Megan vit à Timmins en Ontario et fait partie de la Métis Nation of Ontario. Elle s’est découvert un intérêt pour l’aviation lorsqu’elle suivait un programme coopératif chez Air Québec au secondaire. Son objectif est de « redonner aux communautés du Nord qui ne sont accessibles que par avion ». D’autant plus que ces régions ne sont pas le premier choix de la plupart des pilotes. « J’aimerais redonner à ces communautés tout en accomplissant quelque chose que j’aime faire. »

Cheryden est originaire de Wabaska en Alberta. Elle y a passé la moitié de sa vie (l’autre moitié en ville). Elle a commencé ses études postsecondaires au NAIT en commerce et administration. Après un semestre, elle s’est rendu compte que ce n’était pas son chemin. Par l’intermédiaire de son père – qui savait qu’elle souhaitait devenir pilote – elle a découvert le programme d’aviation du FNTI.

Cheryden et Megan entendent poursuivre leur formation commerciale. À long terme, la première envisage de s’impliquer dans l’évacuation médicale d’urgence dans les communautés du Nord, et la seconde souhaite obtenir sa qualification sur hydravion.

Pour Megan, voler est une sensation extraordinaire. « C’est merveilleux de réaliser à quel point la terre est grande. Vous pouvez tout survoler, et vous voyez tellement de choses. »

Cheryden trouve le vol libérateur et amusant. « J’ai eu des hauts et des bas tout au long de mon entraînement, mais chaque fois que je suis là-haut, je me sens libre. » Elle a également fait valoir à quel point il est important que les gens sachent qu’elle appartient à la Première Nation crie : un peuple minoritaire sous-représenté, surtout de nos jours. « Toute ma vie, je me suis efforcée de me reconnecter à ma culture. Comme j’ai vécu la moitié de ma vie dans la ville, il est important de se souvenir de son identité, et encore davantage lorsqu’on n’est pas entouré de sa famille, de sa nourriture typique et de sa langue maternelle. En outre, il est difficile d’accéder à des programmes culturels à l’extérieur de notre communauté. »