octobre 13, 2022
Bac à sable pour contrer les UAS à la BFC Suffield
Jon Robinson
― Par Samantha Johnson, journaliste à l’Initiative de journalisme local, Medicine Hat News
Le programme Innovation pour la défense, l’excellence et la sécurité (IDEeS) a tenu un bac à sable pour contrer les systèmes d’aéronef sans pilote (UAS) à la base des Forces canadiennes (BFC) Suffield dans le but d’acquérir plus de connaissances sur la façon d’utiliser et d’intercepter les drones.
« Nous utilisons ce bac à sable pour contrer les UAS (drones) afin d’élaborer des moyens efficaces de détecter, suivre et intercepter les petits drones commerciaux et amateurs, afin de permettre aux Forces canadiennes de mieux se protéger », a déclaré Jared Giesbrecht, scientifique de la défense à Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC).
La technologie des drones s’améliore chaque année. À mesure que la capacité de ces derniers augmente, les Forces canadiennes continuent à trouver les meilleures solutions pour les contrer. Parmi les technologies étudiées, mentionnons la distance à laquelle un drone peut être détecté, suivi et intercepté. Il existe actuellement sur le marché des drones qui pèsent moins de 250 g – en dessous des exigences réglementaires de Transports Canada (TC) – mais qui peuvent parcourir de longues distances à grande vitesse, et peuvent être équipés de systèmes optiques à haute définition. Du point de vue de la défense, ces drones constituent une menace.
Un appel de propositions a été lancé aux entreprises, leur demandant de venir à la BFC Suffield pour faire la démonstration de leurs appareils. « Nous essayons également d’évaluer d’autres parties de l’équipement », a expliqué M. Giesbrecht. « Est-il facile à déployer? Combien de personnes sont requises à son déploiement? Quelles sont ses exigences électriques (tout ce qui pourrait affecter la façon dont nous utiliserions éventuellement cet équipement)? Nous n’avons pas encore mis le doigt sur une technologie miracle qui permet de contrer systématiquement tous les drones. »
Le bac à sable est une mesure proactive permettant aux Forces canadiennes de comprendre la technologie, d’évaluer la menace, de connaître le potentiel des drones et d’identifier les contre-mesures que l’industrie est en mesure de déployer. « Les Forces armées canadiennes doivent comprendre la menace que représentent les UAS sur les aéronefs traditionnels », a fait valoir le major Raymond Green du Commandement des opérations interarmées du Canada. Les différentes dimensions des drones, leur capacité, les effets qu’ils pourraient avoir et la façon de les vaincre constituent autant de facteurs d’intérêt à explorer.
Différentes entreprises viennent former l’équipe bleue. La semaine dernière, c’était Hesoldt (une compagnie allemande) et EOS (une compagnie australo-américaine). QinetiQ (une compagnie de Medicine Hat) a fourni des drones à l’équipe rouge, les faisant voler dans l’espace de l’équipe bleue pour être interceptés, de façon cinétique ou autrement. Les approches cinétiques comprenaient d’être attaqué par un drone de l’équipe bleue ou d’être éliminé par des balles ou des missiles. Les approches non cinétiques comprenaient la détection, le brouillage et le suivi. L’utilisation de fréquences différentes – comme en dehors de celles utilisées pour le Wi-Fi (2,4 et 5,8 GHz) – lesquelles s’avèrent les plus populaires, a également fait partie des tests effectués.
QinetiQ a piloté un drone de 800 g (d’une valeur de 3500 $) d’environ six pouces de long (10 po entre les rotors) d’une autonomie de 45 minutes. Selon les règles de TC, à moins qu’une licence spéciale ne soit demandée, ce drone peut voler à 400 pi (121 m). L’opérateur a amené le drone à sa hauteur maximale, et il l’a fait voler à 1772 pi (540 m) de la base de l’équipe rouge. L’opérateur a ensuite basculé d’une optique 1x à 7x, puis à 28x en flux numérique direct, lequel permettait de voir le site en détail.
« Voilà qui illustre un peu pourquoi il est si difficile de contrer les drones », a souligné M. Giesbrecht. « En plus d’être petits et maniables, ces appareils peuvent voler aussi bas qu’ils le souhaitent. »
(Image : Wikipedia)