octobre 21, 2021
Exercice de recherches et de sauvetage à l’aérodrome de Lumsden
Laura McLean
— Par Jennifer Argue, journaliste à l’Initiative de journalisme local, Mountain Times
Une épave d’avion a été placée à la limite des arbres afin de simuler un site d’écrasement pour les fins d’un exercice d’entraînement des Forces armées canadiennes (FAC).
Frank Schuurmans est le président provincial de l’Association civile de recherches et de sauvetage aériens (ACRSA). Il est également pilote de recherches et sauvetage ainsi qu’opérateur de drones pour l’organisation. Al Bateman est un navigateur de l’ACRSA et un spécialiste du guidage au sol.
L’ACRSA est un organisme de bénévoles qui aide les FAC à intervenir lors d’incidents de recherches et de sauvetage aériens. Il regroupe des aéronefs privés et des équipages bénévoles formés pour apporter un soutien supplémentaire aux missions de recherches et de sauvetage.
Il comprend plus de 2000 membres à travers le Canada, avec une présence dans les dix provinces et trois territoires. En Saskatchewan, il compte 250 membres composés de pilotes, d’observateurs, de navigateurs, d’opérateurs de drones et de soutien au sol. Dans cette province, l’ACRSA aide également la GRC à rechercher des personnes disparues.
Pour l’exercice d’entraînement dont il est question ici, une balise de localisation personnelle a été placée près de l’aéronef accidenté. Un avion Hercules C-130 – utilisé pour la formation de l’équipage à travers le pays – a quitté Winnipeg et se dirige vers la balise. Une fois cette dernière localisée, l’objectif est de laisser tomber des banderoles en guise d’indicateurs de vent qui aideront les techniciens en recherches et sauvetage (Tech SAR) dans leur saut vers le site d’écrasement simulé. Leur équipement sera largué depuis l’appareil.
L’équipage du Hercules est composé du pilote, de l’observateur, du navigateur et des Tech SAR. Le capitaine Darryl Dubuc est l’officier de formation attitré sur le C-130 exécutant l’exercice d’entraînement et l’évaluation de l’équipage. Les Tech SAR sont des spécialistes hautement qualifiés en recherches et sauvetage qui aident les personnes en détresse dans les régions éloignées ou difficiles d’accès. De plus, ils fournissent des soins médicaux préhospitaliers poussés et sont formés selon une norme nationale de soins paramédicaux primaires.
Les Tech SAR possèdent des compétences avancées et sont des experts en survie sur terre et en mer. Leurs techniques de sauvetage spécialisées comprennent le sauvetage dans l’Arctique, le parachutisme, la plongée, l’escalade et le sauvetage par hélicoptère.
La balise envoie le signal à un satellite, qui le relaie ensuite à l’un des nombreux centres de coordination de sauvetage du pays, lequel s’occupera d’envoyer un équipage sur les lieux. M. Schuurmans précise qu’une fois l’aéronef à proximité, ils l’entendent généralement avant de le voir. « Il faudra environ une heure au C-130 pour arriver à notre emplacement depuis la base des Forces canadiennes (BFC) de Winnipeg. »
L’avion survole l’emplacement à 12 000 pieds. M. Schuurmans précise que les informations dont dispose l’équipage sont les suivantes : un avion en retard et l’emplacement approximatif de l’aéroport de Lumsden. « L’Hercule fait plusieurs passages au-dessus de nous en dessinant un cercle, tentant de réduire le signal ».
Une fois l’emplacement déterminé, la trappe s’abaisse et les indicateurs de vent sont relâchés : des banderoles de couleur rouge, bleue et jaune se dirigent vers le sol. Ensuite, un ensemble radio est largué avant que les Tech SAR ne sautent de l’aéronef. Parachutes déployés, ils atterrissent dans le champ de blé qui borde la bande d’atterrissage.
Se posant près l’un de l’autre, les Tech SAR rassemblent leurs parachutes et leurs sacs lourds alors qu’ils marchent péniblement à travers le blé à hauteur de taille et franchissent la clôture en fil de fer barbelé qui les sépare de la balise et de l’avion d’épandage accidenté.
Vincent Benoit et Trevor Pilgrim sont les Tech SAR pour cet exercice d’entraînement. Vincent fait ce travail depuis cinq ans, et il est nouveau dans l’escadron. Il vient de la BFC de Trenton. Trevor est plus junior avec deux ans à son actif en recherches et sauvetage. Pour devenir Tech SAR, vous devez passer au moins quatre ans dans l’armée avant de faire le saut.
Ils s’excusent tout d’abord d’avoir atterri dans la récolte du fermier. « Depuis les airs, il est difficile de déterminer la hauteur d’une récolte tant que vous n’êtes pas dedans. »
Vient maintenant le tour de l’équipement. Deux largages ont été effectués sur le site. Le premier a atterri près de sa cible, mais le vent s’est atténué et le parachute est descendu en ligne droite, plutôt qu’en subissant la dérive estimée. Résultat : il a raté sa cible et s’est retrouvé pris dans un arbre à flanc de colline. C’est précisément a quoi sert la formation. Vincent sort un couteau de son sac et descend la colline pour dégager le chargement. C’est un travail ardu, car le sac largué a dévalé une colline escarpée et s’est solidement coincé dans un arbre. Heureusement, les techniciens sont en parfaite condition physique.
Dans l’ensemble, l’équipage a indiqué que même si c’était la première expérience de ce type d’exercice d’entraînement pour quelques membres, cela s’est très bien passé. Une fois cet exercice terminé, le Hercules a pris la direction de l’Alberta pour un autre exercice. Si la fumée n’est pas trop forte en Colombie-Britannique, l’équipage réalisera un exercice de recherches en montagne.
Le profil public de l’ACRSA passe sous le radar, pour ainsi dire. « Ce sont juste des gens qui font leur travail et qui donnent de leur temps pour sauver des vies », conclut M. Schuurmans.