janvier 12, 2023
Le BST publie son rapport sur un accident d’hélicoptère survenu aux Escoumins
Jon Robinson
Route de l’hélicoptère en cause selon les données GPS. (Source : Google Earth, avec annotations du BST)
Le 10 janvier, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié son rapport d’enquête (A21Q0024) sur un accident survenu en 2021 impliquant un hélicoptère Airbus AS350 B2 exploité par Héli-Express inc. près des Escoumins au Québec.
Le 11 mai 2021, deux hélicoptères d’Héli-Express devaient transporter des travailleurs et de l’équipement vers une zone de travail consistant en une ligne de transport d’Hydro-Québec située au nord-est des Escoumins. Le BST relate que le pilote de l’aéronef en question a été informé qu’une plateforme de travail était prête à être élinguée du lieu de rassemblement vers l’équipe en attente.
Peu de temps après avoir décollé avec la plateforme suspendue directement au crochet de chargement fixé sous l’hélicoptère, le BST indique que le pilote a été avisé que celle-ci oscillait, comme elle l’avait fait lors de vols précédents. Selon le rapport, le pilote aurait entendu un grand bruit, puis aurait largué la plateforme. Par la suite, il a eu beaucoup de difficulté à maîtriser la descente de l’hélicoptère, qui s’est posé brutalement à la verticale dans une zone accidentée. Le pilote gravement blessé a été évacué vers un centre hospitalier.
L’enquête du BST a permis d’établir que le pilote s’attendait à ce que la plateforme se stabilise à mesure que l’hélicoptère accélérait, mais elle a continué à osciller et a percuté la poutre de queue. Selon les analyses du BST, l’une des pales du rotor de queue est entrée en contact avec la plateforme tout juste larguée, ce qui a causé, à l’insu du pilote, l’arrachement en vol du rotor de queue et de sa boîte d’engrenages, et l’hélicoptère a subi un lacet (virage) vers la gauche.
Le pilote a manœuvré pour réduire sa vitesse au minimum et descendre le plus bas possible, explique le BST, avant de couper le moteur pour arrêter le mouvement de rotation. Toutefois, lorsque la puissance a été coupée, l’hélicoptère était probablement à une hauteur ne permettant pas d’amortir suffisamment la descente, ce qui a causé des dommages substantiels à l’hélicoptère et des blessures au pilote au moment de l’atterrissage brutal.
Dans son rapport, le BST précise que les échéances immuables du chantier et les conséquences contractuelles possibles en cas de dépassement ont exercé des pressions temporelles sur les travailleurs du chantier et indirectement sur les pilotes. Pour gagner du temps, le BST note que les pilotes ont alors privilégié le transport de certaines charges externes sans élingue. Le BST conclut que les risques liés au transport sans élingue d’une charge légère n’ayant pas été bien saisis par les pilotes et le gestionnaire des opérations, et qu’aucune préoccupation n’ayant été soulevée, le pilote a conclu que la plateforme pouvait être transportée sans danger à l’horizontale et sans élingue.