décembre 13, 2023

Le BST rapporte une collision avec un plan d’eau au lac Pluto

Jon Robinson

Aéronef à l’étude après la collision avec le plan d’eau (Photo : Aéronef de recherche et sauvetage du ministère de la Défense nationale, BST)

Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a publié son rapport d’enquête (A22Q0122) sur la perte de maîtrise et la collision avec un plan d’eau d’un avion survenu au lac Pluto au Québec en 2022. Seul à bord, le pilote a été grièvement blessé.

Le 12 octobre 2022, un aéronef de Havilland DHC-3 Otter sur flotteurs effectuait un vol selon les règles de vol à vue, avec 1 pilote à bord, entre l’hydroaérodrome de Mistissini (CSE6) et le lac Pluto au Québec, où il devait livrer du fret et prendre des passagers. Vers 9 h 29, pendant les manœuvres d’amerrissage sur le lac Pluto, l’aéronef a heurté le plan d’eau. Le pilote a été grièvement blessé et l’aéronef a subi des dommages importants.

Le BST explique que son enquête a révélé qu’en raison des indices visuels dans l’aire d’amerrissage qui étaient visibles par le pilote, de la proximité de l’aire d’amerrissage où attendaient des passagers et de la tendance naturelle à s’en tenir au plan dans des conditions changeantes, le pilote a continué l’approche même si la visibilité dans la zone était inférieure au minimum requis pour le vol selon les règles de vol à vue.

En raison de la visibilité réduite, poursuit le BST, la charge de travail du pilote était élevée lors des manœuvres d’amerrissage, et son attention se portait principalement à l’extérieur de l’aéronef afin de garder l’aire d’amerrissage en vue. Par conséquent, une réduction de la vitesse anémométrique est passée inaperçue. Pendant le virage de l’aéronef de l’étape de base à l’étape finale, la charge alaire accrue, combinée à la vitesse anémométrique réduite, a entraîné un décrochage à une altitude trop basse pour permettre un rétablissement, et l’aéronef a heurté le plan d’eau.

Trajectoire du vol (Source : Google Earth, avec annotations du BST)

L’aéronef était équipé d’un voyant d’avertissement de décrochage, mais non pas d’un système d’avertissement sonore de décrochage. Si les systèmes avertisseurs de décrochage des aéronefs ne fournissent pas plusieurs types d’alertes prévenant le pilote de l’imminence d’un décrochage, précise le BST, il y a un risque accru qu’un avertissement visuel de décrochage à lui seul ne soit pas assez saillant et passe inaperçu lorsque l’attention du pilote est concentrée à l’extérieur de l’aéronef ou pendant les périodes de forte charge de travail.

Après l’événement, le BST mentionne que l’entreprise a pris quelques mesures de sécurité. Entre autres, elle a modifié son manuel d’exploitation pour refléter plus fidèlement le Règlement de l’aviation canadien en ce qui concerne les limites météorologiques s’appliquant au vol selon les règles de vol à vue.

Le rapport d’enquête complet peut être consulté sur le site Internet du BST.