juillet 7, 2022
Le programme d’aviation du FNTI renaît de ses cendres
Jon Robinson
― Par Patrick Quinn, journaliste à l’Initiative de journalisme local, The Nation (Photo : l’institut technique des Premières Nations)
Lorsqu’un énorme incendie a emporté son hangar et sa flotte d’aéronefs le 24 février dernier, l’avenir du populaire programme d’aviation de l’institut technique des Premières Nations (FNTI) semblait bien incertain. Mais le soutien de la communauté de l’aérospatiale a permis aux élèves de poursuivre leur formation de pilote malgré la tragédie.
« Tout le monde s’est précipité pour nous aider, ce qui nous a permis de déployer ce plan très rapidement, de sorte que tous nos élèves ont maintenant la chance de voler, sur le campus ou à l’extérieur », s’est félicité la doyenne de l’aviation du FNTI, Jo-Anne Tabobandung. « Nous ne savions pas par où commencer tellement la tâche semblait colossal, il fallait faire le bilan de tout ce que nous avions perdu, mais reconnaître la chance que nous avons eue dans notre malheur. »
Construit pour former des pilotes à l’époque de la Deuxième Guerre mondiale, le hangar s’est effondré sous les flammes seulement quelques minutes après l’arrivée des premiers répondants sur les lieux. Le désastre a emporté 13 avions, dont 5 avaient été achetés récemment, en plus des services d’entretien et de répartition de l’école.
Les pertes sont estimées à plusieurs dizaines de millions de dollars, mais l’école se considère chanceuse que personne n’ait été blessé. Les vents ont protégé la résidence étudiante voisine et les autres bâtiments du campus. Neuf élèves de la résidence ont été accueillis dans un hôtel local, où ils ont pu bénéficier d’un soutien psychologique et culturel. « Nous avons un excellent service de soutien pour les élèves », a expliqué Mme Tabobandung. « Notre conseiller culturel a organisé des cercles partagés, ce dont j’avais moi-même besoin pour mettre la tragédie derrière nous. Ces cérémonies ont renforcé nos liens. Les peuples autochtones sont de nature résiliente. »
Situé sur le territoire Mohawk de Tyendinaga, près de Belleville, en Ontario, le seul programme collégial autochtone d’aviation au pays forme des futurs pilotes de partout au Canada depuis 1989. Participante à une des premières cohortes du programme, Mme Tabobandung y a rencontré son mari et s’est mariée dans le hangar détruit par l’incendie.
Moins d’une semaine après le sinistre, les élèves qui avaient bientôt terminé leur programme ont été transférés à Cornwall et Kingston pour terminer leur formation. Avec le soutien de ses partenaires de l’industrie, le FNTI s’est assuré que les élèves n’étant pas en mesure de revenir sur le campus pourraient continuer leur formation de pilote plus près de leur communauté.
« Le secteur de l’aviation est une petite communauté, où toutes les écoles sont mises à contribution pour combler la pénurie de pilotes », a expliqué Mme Tabobandung. « WestJet amènera des élèves, que j’accompagnerai avec un conseiller culturel, à Medecine Hat cet été, où trois de nos élèves suivent actuellement une formation de pilote. »
À la fin avril, le FNTI a loué deux avions Cessna-172 de Seneca College de Peterborough et un autre d’un exploitant local de Kingston afin de former 20 élèves sur le campus. Des cendres de la tragédie, de nouveaux liens ont été tissés et ceux-ci pourraient s’avérer bénéfiques à long terme.
« La volonté d’aider et la compassion qu’a démontré Seneca College pour s’assurer que nos élèves puissent terminer leur formation ont été extraordinaires », a souligné la présidente du FNTI, Suzanne Brant. Nous tenons à exprimer notre gratitude envers Seneca et son personnel compatissant, enthousiaste et amical. »
En mai, Mme Brant a dévoilé une proposition qui consoliderait les deux campus du FNTI, avec un bâtiment académique et administratif, un nouveau hangar, des résidences étudiantes, une piste rénovée, un service de taxi et un centre d’apprentissage autochtone. L’école projette que d’ici 10 ans, le nouveau campus proposé permettrait de doubler ou même tripler les inscriptions aux programmes autochtones du FNTI.
« Tous les programmes du FNTI débordent d’inscriptions », confirme Cathie Findlay, directrice des relations avec le gouvernement et des communications. « L’aviation n’est pas le seul programme dans cette situation — les autochtones veulent fréquenter des établissements autochtones. Nous sommes contraints de limiter les inscriptions dans le programme d’aviation depuis plusieurs années maintenant. L’incendie n’y est pour rien — c’est la demande qui explose. »
« La promotion d’un environnement inclusif favorise une proportion élevée de femmes comparativement à la moyenne de l’industrie. Mme Tabobandung se souvient avoir été la seule femme de sa cohorte, mais les femmes autochtones représentent maintenant près de la moitié des inscriptions, dont 7 élèves sur 13 dans la plus récente cohorte.
« Lorsque tous se sentent bienvenus, on se retrouve tout naturellement avec plus de femmes », explique Mme Tabobandung. « Lorsqu’un élève vole pour la première fois en solo ou obtient sa licence, nous célébrons sa réussite sur Facebook. Les jeunes autochtones qui voient ces photos se reconnaissent. »