novembre 11, 2021
Le taxi volant de Sergei Mjatelski ravit les communautés du Dehcho
Jon Robinson
La compagnie Goose Flying Service est formée de Sergei Mjatelski et de son Cessna 170. (Photo : Claudia Bittner)
— Par Sarah Sibley, journaliste à l’Initiative de journalisme local, Cabin Radio
C’est un oiseau, c’est un avion… Depuis mars, Goose Flying Service a transporté des résidents et des fournitures dans les petites communautés de la région du Dehcho des Territoires du Nord-Ouest.
Sergei Mjatelski, propriétaire et exploitant de l’entreprise, vit à Fort Simpson depuis six ans. Il déclare que le service qu’il offre – une exploitation à un seul homme – est un « taxi du ciel » comblant le vide de transport dans la région par des vols nolisés accommodant une ou deux personnes.
Les communautés du Dehcho, dont certaines comptent moins d’une centaine d’habitants, sont parfois difficilement accessibles. Au printemps et à l’automne, la formation et la rupture des glaces empêchent les traversiers de circuler, et les routes de glace ne sont pas stables, isolant même parfois le centre régional de Fort Simpson.
D’autres communautés ne disposent même d’aucun accès routier en été lorsque les routes de glace ont fondu. Ce faisant, M. Mjatelski est d’avis que les vols nolisés ont un rôle important à jouer pour aider les gens à continuer leur vie, qu’il s’agisse de se rendre au travail, d’assister à des rendez-vous médicaux ou d’aller chercher des marchandises.
« Je me dévoue à un petit marché », a commenté le pilote. « Si une seule personne doit être déplacée, il est plus abordable de voler avec moi. S’il s’agit d’un groupe, une compagnie aérienne structurée pour ce marché convient mieux. »
M. Mjatelski est bien conscient des risques de démarrer une entreprise pendant la pandémie de COVID-19, mais il ajoute aimer relever des défis.
« Au moins, je peux tirer parti du fait qu’il s’agit d’un service essentiel – voler – ça doit continuer », a-t-il fait valoir. « Les personnes des communautés concernées doivent continuer d’aller et venir malgré la COVID qui persiste. »
Jusqu’à présent, la communauté qu’il visite le plus fréquemment est Sambaa K’e, à l’est de Fort Liard et à environ 100 km de toute autoroute toutes saisons. Les quelque 90 habitants de Sambaa K’e n’ont aucun accès routier en été.
Dennis Deneron, un habitant de Sambaa K’e qui travaille à l’usine de traitement d’eau locale, a volé plusieurs fois avec M. Mjatelski. M. Deneron dit qu’un avion plus petit signifie des coûts moindres par rapport aux autres options.
Il a déclaré à Cabin Radio que ce service a facilité les livraisons et le courrier : un geste de routine pour la plupart des Canadiens, mais moins évident lorsqu’il n’y a pas de route près de chez vous.
«M. Mjatelski possède un bel avion et c’est agréable de voler avec lui. Nous le connaissons depuis un bon moment », a commenté M. Deneron.
« C’est notre banquier, notre livreur… il est tout pour nous! Vous pouvez simplement lui donner une enveloppe et il la déposera à la banque ou là où elle doit aller. C’est un bon service! »
M. Mjatelski souhaite garder son entreprise petite. Il s’occupe personnellement de toutes les tâches associées à la gestion d’une compagnie aérienne à une seule personne : du pilotage de l’avion à la réalisation de la paperasse.
La seule raison qui pourrait changer la done, conclut-il, c’est le retour du tourisme sur le territoire, ce qui apporterait un mouvement de visiteurs et des demandes accrues au Dehcho. Pour l’instant, on ne peut pas dire quand cela arrivera.