novembre 1, 2023

Les derniers jours de Buttonville

Jon Robinson

― Texte et Photos par Phil Lightstone

Le Club COPA 44 tiendra son ultime réunion à Buttonville le 8 novembre prochain au terminal principal. Bienvenue à tous. La fermeture officielle de l’aéroport sera le 30 novembre.

Il y a rarement de fermeture d’aéroport au Canada. En 2009, l’aéroport municipal de Toronto/Buttonville (CYKZ) a annoncé son intention de vendre à des promoteurs immobiliers. Le 31 mai 2023, la direction de l’aéroport a officiellement annoncé la fermeture définitive de l’aéroport le 30 novembre 2023. Conséquemment, de 200 à 300 aéronefs sont à la recherche d’une nouvelle base. Bien qu’inattendue pour de nombreux exploitants et locataires, l’annonce du 31 mai précisant la date de fermeture de l’aéroport n’était pas une surprise. Les aéronefs qui n’auraient pas quitté les lieux à la fin novembre pourraient être remorqués hors de l’aéroport aux frais de leurs propriétaires. On pouvait lire la directive suivante dans un courriel envoyé par la direction de l’aéroport aux principaux intéressés : « Bien que le terminal et les bureaux soient ouverts jusqu’à la fermeture officielle, nous vous serions reconnaissants de quitter définitivement votre emplacement sur le site entre le 31 octobre et le 15 novembre 2023 ».

En octobre 2023, de nombreuses activités ont été interrompues, tant par la direction de l’aéroport que par les locataires. Bien qu’il soit assez simple pour les propriétaires d’aéronef de décoller en direction d’un nouvel aéroport, ce n’est pas le cas des locataires commerciaux – comme les ateliers d’entretien, les écoles de pilotage, les compagnies d’affrètement, le service aérien de la police régionale de York, Top Medical et les courtiers d’aéronefs – qui ont des décennies de « matériel » à trier, emballer, éliminer, stocker, inventorier et, finalement, déménager. Au moment d’écrire ses lignes, d’innombrables aéronefs se trouvent encore dans les hangars et sur la piste.

L’aéroclub de Buttonville (COPA Flight 44) a tenu sa dernière réunion dans son pavillon attitré (offert gracieusement par la direction de l’aéroport) le 11 octobre dernier. L’achalandage était au rendez-vous avec plus de 35 membres présents et 15 en vidéoconférence. L’ordre du jour comportait les points de la nourriture, de l’histoire du club (à travers les photos de Phil Lightstone prises ces 25 dernières années) et de l’avenir du club (une discussion animée par David R. Cox). La direction et le conseil d’administration ainsi que de nombreux membres estiment que l’aéroclub devrait poursuivre ses activités, surtout après l’établissement de son fonctionnement virtuel ces trois dernières années en réaction aux contraintes de la pandémie de COVID-19. Le président du club et directeur de la COPA, David Sprague, a remis à John Chandler le prix du directeur de la COPA. Le club tiendra son ultime réunion à Buttonville le 8 novembre au terminal principal. Tout le monde est bienvenu.

Petit à petit, l’aéroport se transforme en chantier. Il est plutôt rare de voir du personnel avec des casques de sécurité et des bottes de travail à embout d’acier dans les aéroports d’aviation générale et commerciale. Au cours de la dernière semaine d’octobre, un grand réservoir a été déterré, puis remorqué près du parc pétrolier de Buttonville. L’équipe de construction a pu retirer le réservoir sans le briser. La rumeur dit qu’il y en aurait un autre (de 500 gallons) enterré sous le terminal principal. Selon des sources crédibles, ce terminal sera le premier démoli dans le but d’extraire, justement, le réservoir qui se trouve dessous avant de commencer les principaux travaux de construction.

Le dernier jour d’exploitation de l’aéroport promet d’être chargé d’émotions, et ce, tant pour le personnel, la direction, les locataires que les pilotes. Avec l’abandon des compétences relatives au manche à balai et au gouvernail de direction au profit d’avions assistés par ordinateur améliorés par l’IA, la prochaine génération d’aviateurs pourrait perdre le côté romantique du pilotage. Les aéroports régionaux comme Buttonville s’avèrent aussi un lieu de rencontre pour les aviateurs et les passionnés d’aviation, où l’amour de l’aviation peut être partagé et renforcé. La fermeture d’un aéroport porte atteinte à notre riche culture aéronautique. Que réserve l’avenir aux aéronefs déplacés, aux ateliers d’entretien et aux habitants de Buttonville? Seul le temps pourra répondre à cette question.