février 2, 2023

Rapport d’enquête du BST sur l’écrasement mortel d’un Cessna 172M

Jon Robinson

Image montrant la trajectoire finale de l’aéronef à l’étude (Source : Google Earth, avec annotations du BST)

Aux prises avec des conditions météorologiques défavorables et après avoir subi une perte de puissance moteur, l’avion est entré en collision avec le relief à Montréal en 2021.

Le 25 janvier, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié son rapport d’enquête (A21Q0092) sur cet accident mortel survenu le 2 octobre 2021 impliquant un avion de remorquage de bannière Cessna 172M – exploité par Publicité Aéro-Gramme inc. – avec à son bord un pilote et un passager. L’aéronef a décollé de l’aérodrome de St-Mathieu-de-Laprairie (Québec) afin d’effectuer un vol de publicité aérienne dans la région de Montréal selon les règles de vol à vue (VFR).

Le BST explique que lorsque l’aéronef survolait le fleuve Saint-Laurent à proximité du pont de la Concorde, une perte de puissance du moteur est survenue. Alors que le pilote tentait d’effectuer un atterrissage d’urgence, poursuit le BST, l’aile gauche de l’aéronef a fauché la cime des arbres. L’aéronef s’est alors mis à faire la roue avant d’entrer en collision avec le relief. Un incendie s’est déclaré après l’impact et l’aéronef a été détruit. Le passager n’a pas pu évacuer l’aéronef et a été affligé de blessures mortelles, précise le BST, tandis que le pilote a été grièvement blessé.

L’enquête du BST a permis de révéler que, lors de la planification du vol, les prévisions météorologiques indiquaient des conditions défavorables, ce qui rendait le respect des exigences minimales pour un vol VFR difficile. Cependant, le pilote a décidé de décoller et de poursuivre le vol à une altitude de 500 pieds au-dessus du niveau de la mer (ASL), relate le BST, qui note également que la décision a vraisemblablement été prise sous l’influence d’un biais cognitif inconscient et en raison de la contrainte de temps pour effectuer le vol.

Le BST fait également valoir que les conditions atmosphériques propices au givrage du carburateur ont fort probablement causé la formation de givre qui aurait réduit la capacité du moteur à produire suffisamment de puissance pour permettre à l’aéronef de maintenir son altitude. En raison de la quantité de givre fort probablement présente dans le carburateur lors de l’activation du réchauffage carburateur, le BST indique que le givre fondu a pénétré dans le moteur sous forme d’eau, ce qui a causé une perte de puissance supplémentaire. Afin de demeurer en conditions VFR, le BST rapporte que le pilote a poursuivi le vol à une altitude de 500 pieds ASL, survolant des zones bâties. Le BST conclut que, par conséquent, lors de la perte de puissance du moteur, les emplacements possibles pour un atterrissage sûr s’avéraient considérablement limités.

Voir le rapport d’enquête pour plus d’information.